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L’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) a déposé plainte à Paris contre le constructeur d’imprimantes HP pour « obsolescence programmée des cartouches d’encre », selon un communiqué publié mardi 26 novembre. En 2017, HOP avait déjà porté plainte contre le fabricant Epson pour le même motif – procédure qui n’a pour le moment débouché sur aucun procès.
L’association parisienne reproche au fabricant américain de « limiter volontairement l’usage » des cartouches reconditionnées dans certains de ses modèles d’imprimantes (que HOP, jointe par téléphone, n’a pas été en mesure de lister). En outre, selon l’organisation, le constructeur empêcherait le fonctionnement des cartouches vieillissantes après qu’elles ont passé un certain âge. Enfin certaines imprimantes seraient bloquées une fois leurs cartouches vides, empêchant notamment d’utiliser leur scanner.
Des informations que la chargée de plaidoyer de HOP, Flavie Vonderscher, tient « de consommateurs qui [les] contactent en direct, de forums d’utilisateurs sur Internet, de fabricants de cartouches génériques, mais aussi d’un procès contre HP qui s’est tenu en Italie, et pour lequel la marque a été condamnée », comme elle l’explique au Monde. Ces restrictions seraient passibles, selon HOP, d’une condamnation pour obsolescence logicielle. Certaines de ces limites imposées par la firme seraient aussi « contraires au nouveau délit interdisant le fait pour un professionnel d’entraver le reconditionnement ou la restauration des fonctionnalités d’un produit ailleurs que dans son réseau commercial », précise-t-elle.
L’association reproche également à HP l’explosion des coûts de l’encre dans ses cartouches, dont la capacité en centilitres ne cesserait de diminuer. Pour estimer le remplissage des cartouches anciennes, HOP s’est fondée notamment sur les informations de fabricants de génériques (certains étant présents sur le marché depuis plus de dix ans). On ignore, en revanche, combien de cartouches modernes ont été mesurées par l’association.
Interrogée, cette dernière n’est pas en mesure de produire une estimation de l’impact carbone d’une cartouche d’encre, ni de la puce qui permet aux imprimantes HP de les authentifier. HOP ne sait pas non plus quelle part de ces puces HP, qui dispose d’un programme de recyclage, sont récupérées actuellement. Sa chargée de plaidoyer estime cependant dans tous les cas que sur le plan écologique, « toute cartouche reconditionnée est très largement préférable à une cartouche recyclée ».
HOP compte publier le 26 novembre une pétition en ligne intitulée « Nous voulons des imprimantes sans obsolescence programmée » appelant les constructeurs à concevoir des imprimantes et cartouches durables, réparables et interopérables, ainsi qu’à lever les blocages qui interdisent l’utilisation de cartouches reconditionnées.
Rectificatif le 26 novembre à 8 h 40 : correction de la fonction chez HOP de Flavie Vonderscher.
Nicolas Six
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